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On se serait cru dans une vieille chanson de Michel Delpech, jeudi 29 octobre, en Lorraine : « C'était bien, chez Lucette. » Une visite à Vandœuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), une image de dialogue direct avec une Française, une infirmière retraitée de 69 ans, sans broncas, sans manifestants. Un polaroid défraîchi que l'on aurait pu croire tout droit sorti des années VGE, tant l'idée de s'inviter « chez l'habitant » est moderne. Bien sûr, le cliché était immédiatement partagé sur Twitter par Gaspard Gantzer, le « spin doctor » élyséen. Mais voilà, tout était en toc, parfaitement préparé, bordé dans les moindres détails pour obtenir une image d'Épinal électorale.
Le Président @fhollande chez Lucette à Vandoeuvre pic.twitter.com/VJUr8pKgWi
— Gaspard Gantzer (@gaspardgantzer) 29 Octobre 2015
« Des gens de l'Élysée »
« Merci de m'avoir reçu. Ici, on est presque mieux qu'à l'Élysée, je peux vous le dire. » François Hollande pouvait bien déclarer cela, après avoir joué l'étonné, à la perfection, la visite à l'impromptu, assis à table devant un mur de photos et de caméras, dans le petit appartement de Lucette Brochet. Mais voilà : même si l'Élysée dément, la visite était en fait préparée dans le moindre détail. L'idée de la visite chez elle ? Elle émanait de la mairie. Le ménage ? Fait par la mairie ? Les chaises ? Elles venaient aussi de la mairie, car il n'y en avait pas assez, a confié Lucette en toute sincérité à une journaliste de BFM TV, dimanche 1er novembre. Le café ? Apporté dans des thermos par un « monsieur de la mairie ». Les tasses ? Municipales, également. Jusqu'aux fleurs artistiquement posées au premier plan sur la table du salon. En fait, même ce qui s'est dit l'avait déjà été quand « des gens de l'Élysée » étaient venus parler à la retraitée, par ailleurs proche du maire PS de la ville. « Mardi, des gens de l'Élysée sont venus pour me poser des questions, pour savoir si j'étais bien dans l'appartement, pour savoir ce que je devais dire et ne pas dire. » Résultat : des questions spontanées du président si proche des Français… identiques à celles posées deux jours avant. C'est beau, l'improvisation...
« Ça, fallait pas que je le dise »
Et soudain, c'est la phrase, touchante de sincérité, qui finit d'achever cette opération de com tellement artificielle qu'elle en vient au fond à prendre pour des idiots les électeurs qu'elle entend convaincre : Lucette a aussi été briefée sur ce qu'il ne fallait pas dire. « J'avais dans l'idée de dire qu'il s'occupe beaucoup d'immigrés, mais pas de clochards qui meurent pour ainsi dire dans la rue. Ça, fallait pas que je le dise », confie-t-elle sur l'antenne de BFM TV, expliquant que ce conseil venait bien du « gars de l'Élysée ». Bref, dans ce café improvisé chez une Française anonyme, tout était en toc, sauf Lucette. « Tout était minuté, c'est dommage. Il a regardé sa montre une fois pendant notre discussion », regrette-t-elle. Mais Lucette Brochet remercie quand même François Hollande pour ce moment. « C'était génial, je suis tombée sous le charme de monsieur le président », affirme-t-elle. Après les huées de La Courneuve, de Lucette au Mont-Saint-Michel en (re)passant par l'Élysée, le chemin va encore être long pour le candidat Hollande s'il faut gagner ainsi les voix une à une jusqu'en 2017…
Lucette n'a rien compris au scénario : ce n'était pas une émission de télé-réalité mais une pub !
BFM et sa pseudo journaliste d'investigation
Le maire et son intendance de prince
Hollande et ses organisateurs de cour
Tous manipulateurs pour tenter de faire du "chiffre".
Pauvre Lucette, pauvre France
Même sa COM... Médiocre bilan d'un mauvais president