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Arnaud Montebourg : « Les choix politiques ne sont pas figés »

L'intégralité de l'entretien accordé au « Monde » par le ministre de l'économie.

Propos recueillis par , et  (Berlin, correspondant)

Publié le 23 août 2014 à 09h46, modifié le 25 août 2014 à 09h07

Temps de Lecture 8 min.

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Sur son bureau, un bicorne noir ourlé d'un ruban bleu-blanc-rouge. Dans sa poche de veston, un smartphone qui sonne sur l'air de Isn't she lovely, le tube de Stevie Wonder. « Ah ! ah ! Isn't she lovely, la croissance ? Elle n'est pas belle, la croissance ? » Ce vendredi 22 août au soir, c'est un Arnaud Montebourg à la fois enjoué et pugnace qui reçoit Le Monde dans son bureau de Bercy. A l'avant-veille de sa traditionnelle Fête de la rose de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), où il a invité Benoît Hamon, son collègue de l'éducation, le ministre de l'économie a décidé de frapper fort.

Certes, le cœur de son propos n'est pas nouveau, et cela fait des années que M. Montebourg dénonce le dogme de l'orthodoxie budgétaire. Seulement voilà, il est aujourd'hui ministre de l'économie, et sa condamnation des politiques menées dans la zone euro – France y compris, souligne-t-il – pose inévitablement une question politique majeure : celle de son avenir dans un exécutif dont les deux têtes, François Hollande et Manuel Valls, martèlent qu'ils n'entendent pas changer de « cap ».

Le portrait (en édition abonnés) : Arnaud Montebourg ou la démission permanente

Pour l'heure, Arnaud Montebourg, qui n'oublie pas de rester prudent malgré ses airs bravaches, prend bien soin de ne pas attaquer frontalement les deux hommes. Mais pour combien de temps ? La question est désormais posée.

Les derniers indicateurs économiques sont très inquiétants, la croissance est nulle, le chômage augmente. Que faire ?

L'honnêteté oblige à dire que la croissance est nulle chez nous, qu'elle est négative chez nos voisins et qu'il existe un grave risque déflationniste dans la zone euro. Aujourd'hui, tous les économistes sérieux le disent : la récession menace en Europe pendant que la croissance monte partout ailleurs dans le monde. Il faut donner la priorité à la sortie de crise et faire passer au second plan la réduction dogmatique des déficits, qui nous conduit à l'austérité et à la montée continue du chômage.

Au « Monde », en avril 2013, vous disiez déjà que ce choix menait à la « débâcle ». Nous y sommes ?

Je ne me plais pas dans le rôle de l'oracle. Mes déclarations d'avril 2013 étaient fondées et restent valables. Il faut provoquer un électrochoc dans la zone euro. Dans un contexte de reprise, le seul îlot kafkaïen est la zone euro, où les leaders des pays membres s'obstinent à mener des politiques qui bloquent la croissance et empêchent le chômage de baisser.

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