Avec la popularité évidente et toujours grandissante des réseaux sociaux de ce monde, les relations humaines ont grandement changé. Plus que vous pensez. Tous les experts s'entendent: l'impact de Facebook et de Twitter sur les rencontres amoureuses est immense. Prenez des notes.

«Environ 75% des adultes en ligne sont abonnés à Facebook ou à Twitter. L'impact de ces réseaux sociaux sur les rencontres amoureuses est potentiellement fondamental», écrivent à ce sujet les auteurs de la dernière enquête du Pew Research Center sur la question, publiée en octobre. C'est la première fois depuis 2005 que le groupe d'experts américain étudie précisément les relations amoureuses et les réseaux sociaux. Impossible, toutefois, de passer à côté désormais. «Les réseaux sociaux jouent aujourd'hui un rôle marquant quand vient le temps de documenter les relations amoureuses», écrivent-ils dans Online Dating and Relationships. Avant de rencontrer quelqu'un, il est de plus en plus d'usage d'aller fouiller son profil: 31% des répondants avouent le faire, un chiffre qui grimpe à 48% chez les jeunes de 18 à 29 ans. Pour cette population, les réseaux sociaux sont carrément le lieu de tous les «drames» sentimentaux (relationship drama), écrivent les chercheurs. En un mot: la drague, les invitations, les rejets, c'est ici, bien souvent, que ça se passe.

Prérecherche

Et il est tout à fait normal de fouiller un peu le profil d'un éventuel «candidat», confirment les experts. Pourquoi pas? «En examinant le profil de quelqu'un une dizaine de minutes, on peut rapidement se faire une idée de la personne», confirme Jeffrey Hall, professeur de communications à l'Université du Kansas et auteur de plusieurs articles sur la drague, les relations en ligne et les réseaux sociaux. C'est le moment de vérifier si vous aimez les mêmes films, avez fréquenté les mêmes écoles et, bien sûr, avez des amis en commun. Un point de départ pour lancer de bonnes conversations, à l'occasion d'une éventuelle rencontre.

C'est le moment, surtout, d'observer ses photos, si elles sont accessibles. D'où l'importance, soit dit en passant, de garder votre propre profil à jour. «Il est important d'éditer son propre profil!», souligne l'expert. Si vous êtes toujours dans une relation «compliquée» sur Facebook, que les photos de votre ex pullulent, ne vous étonnez pas si les prétendants ne se bousculent pas à votre porte, pardon, dans votre «boîte de réception». Un minimum de bon sens s'impose.

Un flirt en accéléré

N'oubliez pas non plus que le flirt en ligne peut atteindre très rapidement une intensité jusqu'ici inégalée. «Les réseaux sociaux offrent des possibilités d'interaction, de communication et de présence constantes», fait valoir Catalina Toma, professeure de communications à l'Université du Wisconsin-Madison, spécialisée dans les effets psychologiques des technologies de l'information. Les échanges, à la fois constants (téléphones intelligents aidants) mais néanmoins virtuels, sans la présence de signaux corporels habituels (un sourire confirmant que le contact passe ou pas...), peuvent atteindre, et ce, en très peu de temps, une intensité inattendue. Pourquoi cela? «D'un côté, il y a tout un travail d'autoprésentation sélective, on se présente sous notre meilleur jour, explique la chercheuse. Et de l'autre, le receveur, qui dispose de peu d'information, aura tendance à idéaliser son interlocuteur. On idéalise ce qu'on ne connaît pas. Les êtres humains sont très bons là-dedans.» 

Tout cela étant dit, voici quelques règles de drague de base, à prendre avec un grain de sel...

Oui

Si vous voulez rencontrer des gens, encore faut-il accepter leurs «invitations» d'amitié. C'est le b.a.-ba. «C'est le seul moyen de rencontrer des gens sur Facebook! Il faut dire oui, prendre un minimum de risques. C'est tout le concept de la drague», fait valoir Jeffrey Hall. Par contre, si la personne ne répond pas à votre demande d'amitié, inutile de lui envoyer un roman. «Si on ne vous répond pas, c'est quand même un signe qu'on n'est pas intéressé!»

Non

Ne jugez pas trop vite. Si votre nouvel «ami» Facebook a un chien en guise de photo de profil, ce n'est pas nécessairement un monstre. Il a peut-être un sens de l'humour unique, à découvrir.

Oui 

Fouillez un peu le profil d'une personne qui vous intéresse. Ne serait-ce que pour vous assurer qu'elle est bel et bien libre. Ou pas. Si son ex est omniprésent dans ses photos de vacances, ou s'il n'y a au contraire que des images de chats dans ses albums, ce ne sont pas là non plus des détails à négliger.

Non 

Une fois «amis», ne vous mettez pas à «aimer» toutes ses photos et commentaires. Faites-vous un minimum discret. Pas trop envahissant, quoi. Vrai, il est tentant et surtout facile de s'exprimer librement sur un «mur», mais de grâce, gardez-vous une gêne. Dans la vraie vie, est-ce que vous appelleriez une nouvelle connaissance toutes les 10 minutes?

Oui

Soignez votre image, votre plume et, surtout, votre humour. Flirter sur Facebook nécessite une gamme d'atouts qui ne sont pas nécessairement à la portée de tous. Si vous avez une belle gueule, mais aucune répartie, une orthographe boiteuse et aucun sens de l'humour, cela peut encore passer dans un bar. Quoique. En ligne? Nettement moins. «Si vous êtes plate, probablement que vous n'êtes pas très bon sur le marché de la drague», confirme Jeffrey Hall.