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“Comment j’ai réussi à lancer ma startup sans faire de levée de fonds”

TÉMOIGNAGE // A 30 ans, Mikael Besnainou, est à l’origine de plusieurs startups. La dernière en date, "CharLi Charger" commercialise une petite borne de rechargement pour smartphones. Co-fondée avec Jean Baptiste Antonini, la startup démarre sur les chapeaux de roues, et cela sans avoir demandé le moindre sous à des investisseurs. Un choix mûrement réfléchi...

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Com, bureau, recrutement... Mikael s'est fixé une règle : chaque euro doit être jusitifié !
Publié le 16 avr. 2016 à 13:00Mis à jour le 17 avr. 2016 à 09:38

“Je vais être honnête, je me suis posé cette question plus d'une fois, surtout après avoir lu un énième article propulsant une nouvelle startup au rang de success story. Pourtant, j’ai toujours été convaincu que pour réussir, il faut d’abord tester son modèle économique et démontrer sa viabilité. Le pire scénario est de se retrouver sous perfusion d’investisseurs et perdre de vue les objectifs de rentabilité et de compétitivité.

D’où ma conviction de fonctionner autant que possible en fonds propres. Après vous pouvez aussi compter sur des fonds publics (BPI, statut JEI, crédit d’impôt innovation etc.), du love money (famille, amis) ou encore sur des concours qui proposent un accompagnement, notamment financier. Quoi qu’il en soit, la règle que je m’impose est simple : chaque euro dépensé doit être justifié!

Être avant tout créatif en matière de com

Pour nous, l’un des postes de dépenses les plus importants est la publicité, et pour gagner en visibilité, nous sommes poussés à dépenser toujours plus. Il faut oublier les spots de 10 secondes dans le cinéma du coin qui donnent faussement l’idée d’avoir réussi, ou encore les publications en “one shot” sur des publications nationales ou à la télé. Il existe des moyens de communication beaucoup plus ciblés et moins coûteux. J’opte très souvent pour les réseaux sociaux car ils s’adaptent facilement à notre budget startup et permettent de créer une communauté de supporters. Ce qui est un élément hyper important pour générer de l’engouement autour du produit et aussi le faire évoluer.

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Pour exemple, notre dernière campagne Twitter s’est faite autour du buzz de la sortie du film “Batman vs. Superman”. Nous avons déguisé nos CharLi en super héros, et fait participer les touristes et promeneurs du Champs de Mars. Ainsi une opération pour Twitter prend sans le prévoir des allures de “Street marketing” et attire l’attention de blogueurs, journalistes et influenceurs sans avoir dépensé un sou.

Partage de bureau

Toujours dans l’optique du contrôle des dépenses, les bureaux coûtent toujours trop cher. J’ai donc opté pour le partage de bureaux, car j’en ai eu l’opportunité, mais j’ai dans le passé opéré depuis mon salon ou dans des espaces de co-working, ce qui fonctionnait très bien. Nous sommes aussi chanceux en France d’avoir plus de 220 incubateurs, ce qui est une opportunité pour bénéficier en plus de l’espace de travail, d’un accompagnement de professionnels.

La (délicate) question du recrutement

Savoir quand et comment recruter est aussi souvent un challenge auquel je suis confronté au quotidien. Sachant que le coût du travail est élevé en France, je pense qu’il ne faut pas avoir honte, surtout en début de croissance, de proposer à vos équipiers le statut d’indépendants ou même le portage salarial.

Je fais aussi très souvent appel à des stagiaires, car ils m’apportent un regard neuf et assument une partie de la charge de travail pour un coût très raisonnable. L’autre avantage : ces étudiants font partie de réseaux d’écoles et peuvent relayer gratuitement nos campagnes CharLi sur les réseaux sociaux.

Se poser les bonnes questions

Au final, l’objectif est de trouver le juste équilibre entre dépenses et revenus. Une fois  la mise en place d’un processus commercial éprouvé, et que le cash généré couvre largement les charges, alors se pose à nouveau la question : ai-je besoin d’une levée de fonds ? Non pas comme une béquille pour permettre à ma startup d’être dans le vert,  mais cette fois comme une opportunité pour accélérer mon développement.

Les questions suivantes remettent mes idées au clair :
- Ai-je vraiment besoin de plus de fonds pour développer mon produit ?
- Suis-je prêt à intégrer une tierce personne dans mon équipe d’associés, dont le seul objectif sera le rendement de son investissement dans 5 ans ?
- Si j’injecte des fonds dans ma startup, son rendement serait-il augmenté et suffisant pour donner à mes investisseurs un ROI (retour sur investissement) intéressant ?
Jusqu’à aujourd’hui, je réponds non à au moins une de ces questions, ce qui explique pourquoi au stade actuel du développement de CharLi Charger, nous n’avons pas opté pour une levée de fonds.


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EN SAVOIR PLUS : CharLia commencé à recharger son premier smartphone en France fin 2014 et il est s’est développé depuis un partout en France dans des cafés, des bureaux, des coiffeurs ou encore des trains. CharLi est une solution de rechargement innovante car il fonctionne en autonomie du secteur.

Mikael Besnainou, 30 ans, entrepreneur

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