VIDEOS. Christine and The Queens, reine de la chanson

 

VIDEOS. Christine and The Queens, reine de la chanson

    Héloïse est petite. Christine est grande. C'est une reine, comme son nom l'indique : Christine and The Queens, sensation de la saison, album de l'année, succès surprise de 2014. N'en jetez plus devant son trône. « Chaleur humaine », fantastique premier disque vendu à plus de 52 000 exemplaires en quelques semaines, lui permet de remplir des salles de plus en plus grandes, à commencer par la Cigale complète ce soir et demain.

    Un album dense et dance. Une electro pop poétique, bavarde et évidente, savante et remuante, physique et psychologique. Comme son auteur, Héloïse Letissier, petit bout de bonne femme pétillante. Brillante plutôt, dans tous les sens du terme, quand elle évoque son parcours atypique. « J'ai fait hypokhâgne, khâgne, Normale sup, des études théâtrales au Conservatoire de Lyon. L'idée était de faire de la mise en scène. »

    Héloïse, pas encore Christine, s'y essaie, joue la comédie, « des rôles extravagants de bouffons », compte diriger les comédiens mais est « mal à l'aise avec le travail en groupe ».

    Pas étonnant que Christine and The Queens, ce fut d'abord elle, seule en scène avec ses chansons programmées sur ordinateur. Prémices aujourd'hui d'un spectacle où la chanteuse évolue avec deux danseurs et autant de musiciens, joue avec d'élégantes projections vidéo. Un concert scénographié où l'artiste sidère par son aisance, son humour, son rapport physique à la musique. Elle parvient à imaginer des chorégraphies empruntées à Michael Jackson sur des vocalises à la Cocteau Twins, à glisser un couplet du rappeur Kanye West dans une reprise du planant « les Paradis perdus » de Christophe, à vous tirer les larmes et remuer les jambes.

    « Je suis une chanteuse qui danse », reconnaît-elle. Christine occupe l'espace, est toujours en mouvement. La faute à ses drôles de créatures à l'origine de son projet musical. « En 2010, j'étais un peu perdue dans mes projets de théâtre, je suis partie à Londres. J'ai traîné, rencontré des travestis, des performers, qui ont été déterminants artistiquement visuellement, humainement pour moi. » Ce sont eux les Queens de son nom.

    Mais qui est Christine ? « C'est un nom un peu gag au départ. A chaque fois que j'oubliais un prénom, plutôt que de dire machine, je disais Christine. » C'est ainsi qu'Héloïse s'est trouvé un double, personnage désinhibé, « plus un prisme qu'un masque » pour un disque en forme de journal intime. « Je ne raconte pas l'histoire de quelqu'un d'autre dans cet album. » Avec ses lettres, Christine a trouvé les mots pour évoquer aussi subtilement le plaisir charnel dans « Chaleur humaine », l'ambiguïté des genres à travers « Saint-Claude », où les ados ingrates le temps de « Half Ladies ».

    « C'est un clin d'oeil au Single Lady de Beyoncé, à ces créatures de magazines où le niveau de perfection est inatteignable alors que, pendant ce temps, la société t'encourage de manière assez hypocrite à être comme tu es. »

    Christine balance ça dans son costard de garçon manqué totalement assumé. Certains la voient comme une nouvelle icône lesbienne. « Je suis bisexuelle. Je revendique surtout une complexité du désir. Je ne veux pas être réduite à ça, car je ne veux être réduite à rien. » Ã?a tombe bien. Christine and The Queens a déjà tout.

    VIDEO. Christine and The Queens en live à l'Olympia interprète « Christine »

    par leparisien

    VIDEO. Mais qui est vraiment Christine and The Queens ?

    « Chaleur humaine », Christine and The Queens , Because, 13,99 â?¬. En concert ce soir et demain à Paris à la Cigale. Et vendredi à Reims, le 11 à Nancy, le 15 à Clermont-Ferrand, le 16 à Marseille...