Réforme du collège : le gouvernement "s'obstine dans l'erreur" et devrait "entendre les protestations"

Les éditorialistes des quotidiens ne sont pas tendres avec la ministre de l'Éducation nationale, qui va vivre, selon certains, "un jour de bizutage".

Source AFP

Najat Vallaud-Belkacem affronte mardi une grève des enseignants contre sa réfrome du collège.
Najat Vallaud-Belkacem affronte mardi une grève des enseignants contre sa réfrome du collège. © CITIZENSIDE / AURÉLIEN MORISSARD

Temps de lecture : 3 min

Le gouvernement "s'obstine dans l'erreur" et devrait "entendre les protestations" engendrées par la réforme contestée du collège présentée par Najat Vallaud-Belkacem, jugent mardi des éditorialistes alors que la ministre doit affronter une grève des enseignants.

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"Quelles que soient les sensibilités, les protestations convergent : la réforme va contribuer au nivellement par le bas des élèves", assure Yves Thréard dans Le Figaro. "N'en déplaise à Najat Vallaud-Belkacem, le débat ne relève pas d'un classique affrontement gauche-droite. Encore moins d'on ne sait quelle guerre entre anciens et modernes. Ce n'est pas en détruisant ce qui tire les enfants vers le haut que l'on facilitera l'avenir des jeunes générations. Tout le monde en convient, sauf le gouvernement, qui s'obstine dans l'erreur", conclut-il.

À l'autre bout de l'échiquier politique, Patrick Apel-Muller dans L'Humanité fustige un gouvernement "ligoté dans sa religion austéritaire" qui avance "une réforme qui mine l'unicité des programmes, réduit la place d'enseignements essentiels et s'envisage sans les moyens accrus qui permettraient d'échapper à la seule reproduction des élites". "Rien ne sert d'insulter les intellectuels critiques quand on bute sur le fameux pont aux ânes", assène-t-il, assurant que la majorité des enseignants qui refusent la réforme n'ont rien en commun avec les partisans d'un ordre immuable et injuste. "Ils savent la crise du collège, ils la vivent !"

"La fin de l'état de grâce"

Cécile Cornudet analyse pour sa part dans Les Échos "comment le collège s'est mué en objet politique". "Au fil des débats, la réforme du collège, qui voulait combattre l'ennui des élèves, s'est gonflée d'ambition, jusqu'à promettre l'excellence à tous", écrit-elle. "Le gouvernement peut-il dès lors gagner son pari ? Politiquement, peut-être. Mais, en termes éducatifs, c'est une autre histoire. La réforme semble aujourd'hui devenue bien faible au regard des ambitions affichées." Dans La Croix, Florence Couret ne cache pas son exaspération devant "le brouhaha des certitudes, le vacarme des invectives échangées depuis plusieurs semaines, de part et d'autre de l'échiquier politique" autour de cette réforme. "On aurait presque envie de crier Silence, on ne s'entend plus ! comme le font tant d'enseignants chaque jour pour ramener un semblant de calme dans la classe", s'exclame-t-elle.

C'est bien, selon Jean-Michel Servant (Le Midi libre), "la fin de l'état de grâce pour Najat Vallaud-Belkacem", qui va vivre "un jour de bizutage", s'amuse Philippe Marcacci (L'Est Républicain), tandis qu'Hervé Chabaud (L'Union) coiffe impitoyablement les auteurs de la réforme d'un "bonnet d'âne". "La gauche n'arrive même plus à faire passer ses réformes, jusque dans des milieux qui lui sont pourtant favorables", constate Raymond Couraud (l'Alsace), déplorant que "le chef de l'État et son équipe passent en force" sur cette question. Pour Bruno Dive (Sud-Ouest), le gouvernement doit "entendre" les "protestations contre le risque d'un nivellement par le bas, contre les effets pervers d'une réforme qui risque de renforcer les inégalités... Et "mieux vaudrait", relève-t-il, "avant de s'attaquer au collège, que tous les élèves qui y entrent sachent au moins lire, écrire et compter, ce qui est loin d'être le cas".


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Commentaires (27)

  • le Papou

    Qui se souvient encore de Jean Lecanuet, candidat malheureux à l'élection présidentielle de 1965, pris en sandwich entre de Gaulle et Mitterrand ?
    Il avait été surnommé par les media "Monsieur dents blanches" et il me fait irrésistiblement penser à Madame Vallaud-Belkacem.
    Que de très nombreux intellectuels, de droite comme de gauche - y compris Jack Lang, son prédécesseur ! - jugent "sa" réforme inepte et suicidaire et elle ne trouve, comme répartie, que de les traiter de "pseudo-intellectuels" !
    Jolie petite madame, vous ne faites pas le poids, vous auriez mieux fait de vous taire, de reprendre votre copie et vous mettre sérieusement au travail... Faut-il vous rappeler qu'il s'agit, quand même, de l'avenir de nos enfants? !

  • loreloue

    C'EST LA CONSIGNE AU PS ! On s'emballe on passe en force on bombe le torse, on veut " gagner " ne rien lâcher, ni discuter et...

    Pour finir le ps accuse les " crétins " qui ne pensent pas comme eux de vouloir déstabiliser " SA RÉFORME " la RÉFORME DU SIÈCLE à en croire Belkasem et Valls et Cambadelis !
    Et Hollande qui en remet une couche !... Avec sa surdimension habituelle !

  • Anderssen

    S'ils s'obstinent... Après cette grève et manifestation des Professeurs qui se rallient à l'ensemble de la population Française, et devaient persister dans leur réforme arbitraire, inique et néfaste au pays, c'est que vraiment ils n'ont aucune moralité (ce que déjà constaté) et aucun respect du pays à la tête duquel ils sont sans réaliser que ce ne peut pas être possible que deux ou trois quidams seulement, en position de haut stratège ou pas, puissent délibérément aller outre l'opinion publique et l'intérêt du pays.
    S'ils s'obstinent... C'est qu'ils recherchent le pire qui ne manquerait d'arriver...