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Publié le 11 janvier 2016 Mis à jour le 11 janvier 2016

Former les formateurs aux nouvelles technologies

... et aux nouveaux apprenants.

En tant que dirigeant d’organisme de formation, une question récurrente se pose : comment disposer des meilleurs experts à l’aise simultanément avec leur matière, avec l’art didactique et enfin avec le potentiel des nouvelles technologies ?

Il n’y a pas si longtemps, il suffisait d’avoir exercé dans un grand groupe international ou avoir eu des responsabilités pour enfiler une casquette de formateur. Le récit convaincu de ses exploits, conquêtes de marché, résolution de problèmes techniques et juridiques ardus, édifiait l’auditoire, quelques références théoriques, un bon power point et l’affaire était jouée. Le message avait été délivré, la transmission s’était produite.  Mais les temps ont changé. Les formateurs occasionnels poursuivent sur ce modèle saupoudrent leur histoire d’un peu plus d’anecdotes pimentées que seul un pro a pu vivre, ils ajoutent un film à leur présentation, crée un jeu de rôle, mais est-ce suffisant ?

En fait on est loin du compte. On est loin du compte parce que la posture de sachant qui vient faire son show est de moins en moins prisée, parce que l’exposé peut être mis en concurrence avec des informations captées à la volée sur internet, parce que les apprenants, de plus en plus connectés, ont appris à rechercher de l’information par eux-mêmes, parce que le sentiment du besoin d’apprendre par soi-même croit.

Il y a désormais deux apprentissages principaux à faire pour un formateur :

1 – Devenir plus pédagogue, c’est-à-dire partir moins de lui mais plus des besoins et des questions des apprenants au point où ils en sont.

Le premier point nécessite de revoir sa posture de professionnel-expert; la technologie pousse  à creuser sur les points de son savoir véritablement singuliers et utiles aux autres. La difficulté est d’apprendre à identifier les questions importantes du moment et la façon de faire réfléchir un groupe sur le sujet, en apportant le juste nécessaire de contenu. L’apprentissage de la guidance et de l’adaptation au niveau du groupe, entre apports, et mise au défi est un équilibre subtil à trouver. Cela s’apprend. Cela est de plus en plus indispensable.

2- Maîtriser les apports et limites de la technologie pour l’intégrer plutôt que la subir.

Le second point  bouleverse les modes usuels d’interaction entre l’intervenant et la structure qui l’emploie par ce que les technologies percent les murs des salles qui enfermaient les savoirs dans un huis clos entre formateur et groupe et vient perturber l’attention au seul discours du formateur. Plusieurs questions se posent :

  • Quelles technologies et logiciels utiliser : Des logiciels webs gratuits ou des logiciels installés sur des équipements fournis par la structure de formation ? Qui paye ? Et s’il s’agit de logiciels soumis à des droits de licences, comment organiser la formation de formateurs occasionnels ?
     
  • Quels liens entre le centre de formation et l’extérieur est-il possible d’amorcer ?  Les logiciels permettent non seulement de se connecter à des bases de données mais aussi de questionner en direct des personnes distantes, de mener des sondages, d’interviewer des experts ou usagers ? Quelles limites se donne-on ?
     
  • D’un point de vue pratique et économique pourquoi un intervenant occasionnel intervenant 3 à 4 jours par an accepterait-il de venir se former par exemple pour maitriser le maniement d’un tableau ou vidéo projecteur interactif et le logiciel associé, ou encore s’insérer dans un dispositif de formation en ligne requérant le maniement d’interface ? Devrait-il le faire sur ses congés ou être payé pour apprendre ?
     

Les  technologies sont en cours d’absorption, les formateurs ne maitrisent pas tout et le passage du cap technologique pour qu’ils agissent en confort sans se sentir menacé dans leur rôle, doit certainement être accompagné. Le seul outil power point appris sur son lieu de travail puis transposé dans un espace de formation mérite largement d’être complété.

La seule solution pratique pour les activités de formation qui s’appuient sur des intervenants ponctuels est d’engager des actions de formation de familiarisation aux nouvelles technologies pour digitaliser les formations pour les intervenants.

Tous les moyens seront bons : rapide-learning, MOOC, session présentielle, groupe d’échange, learning-up, ateliers de découvertes, vidéos, kit pédagogique, toutes formes permettant de se pénétrer des nouvelles technologies tout autant que des nouvelles postures.


Références

Les compétences du formateur- Denis Cristol - Vidéo YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=dl0JxKQSXNk

Formateurs, pourquoi et comment digitaliser les formations ? - Mathilde Bourdat - Le blog de la formation professionnelle et continue
http://www.formation-professionnelle.fr/2015/10/26/formateurs-pourquoi-et-comment-digitaliser-les-formations/


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