Un ours brun du zoo de Hambourg, en Allemagne, inspecte un sapin décoré de fruits.

Un ours brun du zoo de Hambourg, en Allemagne, inspecte un sapin décoré de fruits.

AFP/MALTE CHRISTIANS

Le loup gris, le lynx, le glouton et l'ours brun. Ces grands carnivores qui étaient en voie d'extinction il y a une centaine d'années, reviennent en force en Europe. Tels sont les faits démontrés par la revue américaine Science, qui explique entre autres que l'ours brun serait le spécimen le plus répandu, marquant sa présence dans 22 pays du vieux continent. Loin de l'ourson anglais Paddington, il est plutôt question de grizzly dont le poids peut atteindre les 300 kilos.

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Deux fois plus de loups qu'aux Etats-Unis

Quelque 76 chercheurs répartis dans 26 pays d'Europe - excepté la Russie et la Biélorussie - ont participé à ce recensement. Coordonné par le Français Guillaume Chapron, professeur-adjoint au département d'écologie de l'Université des sciences agricoles de Suède, il démontre que les populations de grands carnivores occupent près d'un tiers du territoire européen. Ce million et demi de mètres carrés abrite au moins une espèce de grands carnivores dont le nombre est stable et tend même à augmenter. Les plus présents sont les ours bruns, au nombre de 17 000, suivis des loups gris avec 12 000 spécimens, des lynx eurasiatiques (9000) et des gloutons (1250). L'étude précise aussi que l'on compterait deux fois plus de loups en Europe qu'aux Etats-Unis, en dépit d'une surface deux fois plus réduite.

Une victoire européenne

Divers facteurs sont à l'origine du regain de vitalité des carnivores européens. La présence de cerfs et de sangliers, dont ils se nourrissent, a favorisé le renforcement de la chaîne alimentaire, évitant ainsi aux prédateurs de s'attaquer aux cheptels. La multiplication des carnivores serait aussi, en grande partie, due à la politique de conservation établie par l'Union européenne. L'article insiste notamment sur les "lois et règlementations de protection" et "le soutien de l'opinion publique". Les chercheurs ont ainsi conclu que la situation d'expansion observée en Europe était "révélatrice du fait qu'hommes et carnivores peuvent partager le même environnement".

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