À chaud

Dieudonné est remonté sur scène

L'affaire Dieudonnédossier
Il a présenté lundi soir à la Main d'or son nouveau spectacle, fort identique au précédent, sans les attaques frontales contre les juifs.
par Sylvain Mouillard, (avec AFP)
publié le 13 janvier 2014 à 16h10

Dieudonné a effectué son retour sur scène. L'«humoriste», condamné à de multiples reprises pour antisémitisme, a joué lundi soir dans son fief de la Main d'or les deux premières séances de son nouveau spectacle, Asu Zoa. Censé être centré sur l'Afrique, c'est en fait une version expurgée des pires saillies antisémites du précédent, le Mur. L'information, annoncée sur le compte Facebook de l'intéressé, avait été confirmée à Libération par la préfecture de police de Paris dans l'après-midi.

«Asu Zoa va pouvoir se jouer, mais sous surveillance, expliquait-on à la préfecture. On va écouter de très près les propos qui y sont tenus.» Vendredi, le Conseil d'Etat avait pourtant rejeté la demande des avocats de Dieudonné, qui souhaitait pouvoir jouer Asu Zoa dès samedi à Orléans au lieu du Mur, frappé de multiples arrêtés d'interdiction. Le «risque sérieux de troubles à l'ordre public» n'avait pas été écarté, et ce malgré l'engagement du polémiste à ne pas tenir de propos susceptibles de porter atteinte à la dignité humaine.

Les choses ont apparemment changé ce week-end. Car, dès dimanche soir, le théâtre de la Main d'or a rouvert ses portes au public. Les spectateurs ont ainsi pu assister au Mariage pour tous, une pièce écrite par Dieudonné mais dans laquelle il ne joue pas. «On savait que cette pièce serait présentée, explique la préfecture de police. On a contrôlé qu'aucun propos homophobe ou antisémite n'y était tenu.» Des billets ont même été vendus sur la voie publique, ainsi que le raconte cette riveraine : «Les amis de Dieudonné ont installé une table sur le trottoir, à l'angle de la rue et du passage de la Main d'or. Ils étaient juste à côté des CRS, qui ne disaient rien.»

Quant au spectacle Asu Zoa, les sketches sont quasi identiques à ceux du Mur interdit dans plusieurs villes, mais plusieurs passages ont été expurgés, notamment les attaques les plus frontales contre les Juifs, a constaté l'AFP. Par exemple, le journaliste de France Inter Patrick Cohen est évoqué, mais sans les références aux chambres à gaz qui avaient choqué et mobilisé notamment le ministère de l'Intérieur.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique

Les plus lus