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Les Républicains désignent leur candidat à la présidentielle 2017 en novembre prochain. Les postulants sont nombreux. La fondation iFrap avec Le Point passe au crible leur programme, et vous propose de les comparer ! Agnès Verdier-Molinié, directrice du think tank, nous présente le dispositif.
Consulter notre comparateur de programmes
Le Point : Vous comparez quasi en temps réel les programmes des candidats à la primaire LR. Sur le papier, y a-t-il débat ? Ont-ils des positions qui divergent ?
Agnès Verdier-Molinié : Si on prend les cinq principaux candidats (à ce jour), qui sont François Fillon, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire et Nicolas Sarkozy, et qui figurent dans notre comparateur, on retrouve beaucoup de propositions convergentes. Leur programme semble proche, notamment sur l'ISF, les 35 heures, les référendums pour trouver des accords en entreprise, la réduction du nombre de strates locales, la baisse des dépenses et la baisse de la fiscalité des entreprises… Les candidats ont déjà fait à ce stade un bel effort de détail de leurs propositions. Maintenant, il manque souvent les chiffres et les objectifs. Nicolas Sarkozy propose notamment de revenir à la politique du non-remplacement d'un départ sur deux à la retraite, mais quel est l'objectif de maximum de masse salariale publique en France ? Combien d'agents vise-t-on à terme ? Ce sont des questions qui méritent d'être posées à tous les candidats, car, entre 2007 et 2012, le nombre total d'agents publics, y compris collectivités locales et hôpitaux, a continué d'augmenter et la masse salariale avec. Idem pour l'idée souvent partagée par les candidats de revenir à 50 % de dépenses publiques par rapport au PIB avec 100 milliards de baisse de dépenses qui est, selon nous, le bon objectif, mais il manque le détail des économies en face. Où trouveront-ils les 100 milliards d'économies ? En face, il faudra baisser les prélèvements obligatoires et seuls François Fillon et Nathalie Kosciusko-Morizet donnent des chiffres à ce stade.
Peut-on dire à la lecture de leurs premières propositions qu'ils assument tous une idéologie libérale ?
Ils assument tous la nécessité de la réforme. Dire que ces réformes sont « libérales » est un bien grand mot. Les pays qui ont déjà réformé l'ont souvent fait sous des gouvernements sociaux-démocrates (Allemagne, Suède…) qui n'étaient pas spécialement estampillés libéraux. Et en Italie, Matteo Renzi est bien aussi du Parti démocrate... Les réformes structurelles à réaliser en France sont des réformes, avant tout, de bonne gestion. Le but de ce comparateur est de permettre à tout un chacun de voir en un seul coup d'œil les propositions et les différences, mais aussi les manques de précision. Et d'encourager, bien entendu, les candidats à affiner leurs propositions.
Proposent-ils une politique si différente que celle aujourd'hui engagée par François Hollande ?
Sur certains aspects par exemple l'apprentissage ou la sécurité, on peut retrouver des propositions qui ressemblent à celles du gouvernement. Ce qui est en revanche différent, c'est que l'on voit bien que les candidats ont essayé, chacun à leur manière, de questionner l'organisation du système français. François Hollande a bien dit dans une conférence de presse fin 2012 qu'on ne vivait pas mieux avec 57 % de dépenses publiques qu'avec 52, mais à aucun moment il n'a dit aux Français qu'il allait falloir réformer en profondeur notre modèle social et revoir les missions de tous les acteurs publics. En clair, réorganiser la France. Et la plupart des candidats restent dans ce flou, même s'ils s'approchent petit à petit de cette question centrale.
Pouvez-vous nous expliquer votre méthodologie ?
Notre méthodologie est très simple. Nous sommes allés chercher dans toutes les publications, les livres, les interventions, les conférences, les émissions, les propositions des différents candidats. Nous affinerons dans les prochaines semaines, car de nouveaux candidats se déclarent chaque semaine (Frédéric Lefebvre, Jean-Frédéric Poisson, Hervé Mariton, Nadine Morano et peut-être Jean-François Copé…). Les équipes des candidats sont évidemment les bienvenues pour échanger avec nous et affiner les propositions. Les mises à jour seront quotidiennes. Nous espérons que cet outil fera progresser le débat public en focalisant sur le fond des programmes, la qualité et la faisabilité des propositions.
Je ne revoterais jamais pour ce parti, tant que NS sera dans la politique, trop sûr de lui il fera TOUT pour influencer les autres,
Sergio 46 écrit : "Un million de fonctionnaires en trop et donc inutiles, [... ] c'est plus de 60 milliards d'euros gaspillés en vain, par an "... Bigre ! Cela nous met donc "le "fonctionnaire à 60 000 € par an, soit 5 000 € par mois... Et cela ne fait sursauter personne ? Vous en connaissez beaucoup, vous, des fonctionnaires à 5 000 € par mois ?
Deux remarques :
1) Les salaires médians et moyens par catégorie des trois fonctions publiques sont accessibles en quelques clics ;
2) Avec un peu de curiosité, de bon sens et de calcul mental, il est donc facile d'éviter d'inventer ou de colporter des données chiffrées infondées...
Quant à moi, je fais davantage confiance au sérieux méthodologique et à l'indépendance financière de l'iFrap qu'aux fantaisies arithmétiques de certains commentaires...
Il semble que nos futurs candidats soient assez peu pressés de mettre à l'étude de leurs troupes de vraies réformes, notamment : RIEN sur l'Education nationale, sauf sur les problèmes d'intendance.
Les 40 % de collégiens qui sont arrivés en 6e sans savoir lire, ça, personne ne paraît s'en soucier, ni de leur avenir.