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Salaires des fonctionnaires : la droite attaque une mesure «infinançable»

La droite s’engouffre dans le dégel du point d’indice des fonctionnaires que va annoncer ce jeudi le gouvernement. Elle attaque l’exécutif sur le ton du laxisme budgétaire et des arrières-pensées électoralistes.

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François Fillon.

Par Isabelle Ficek

Publié le 16 mars 2016 à 13:12

Plus à l’aise que sur la loi El Khomri qui la renvoie à son bilan, la droite retrouve, avec le dégel du point d’indice des fonctionnaires que va annoncer ce jeudi le gouvernement , un angle d’attaque évident. « Cette décision est éminemment politique, l’arrière-pensée compte plus que la pensée elle-même » a taclé l’ex-ministre Eric Woerth ce mercredi matin sur RFI, dénonçant donc ici une mesure électoraliste. « 1 point d’indice pour toutes les fonctions publiques, cela coûte presque 2 milliards d’euros, c’est infinançable et cela ne sert à rien, ça ne se voit pas beaucoup sur la fiche de paie des fonctionnaires », a poursuivi le secrétaire général des Républicains.

« Cela fait six ans que le point d’indice des fonctionnaires n’a pas été revalorisé. Ca ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu des progressions individuelles, mais le point de référence ne l’a pas été. Il est donc légitime qu’il le soit », a déclaré de son côté le président du Modem, François Bayrou. Qui lui aussi, fidèle à ses idées d’une gestion responsable des deniers de l’Etat, a ajouté : « le problème c’est que l’on n’a pas fait les efforts de gestion nécessaires pour avoir les moyens de le financer. (...) Ca va créer de grandes difficultés puisque on va devoir financer encore par des impasses. »

Un coup d’épée dans l’eau

Bref, la droite voit dans le dégel du point d’indice - qu’elle avait instaurée en 2010 - , non seulement une mesure politique qui « plombe les comptes de l’Etat qui ne sont déjà pas si flamboyants » et lui permet de reprendre son antienne sur une gauche qui serait laxiste sur le plan budgétaire.

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Mais elle veut aussi y voir une mesure qui in fine ne serait politiquement qu’un coup d’épée dans l’eau pour François Hollande en vue de 2017. Une manière d’une part de souligner que cette fin de quinquennat sonne pour le chef de l’Etat comme « une fin de règne » pour reprendre l’expression de Nicolas Sarkozy dans un entretien au « Monde » et d’autre part, que le geste - dont l’ampleur doit être précisé ce jeudi par le gouvernement - ne pourra être qu’une déception pour les fonctionnaires après un gel de six ans.

Pour des mesures drastiques

Mais c’est aussi et surtout pour la droite l’occasion de remettre en avant les mesures drastiques qu’elle préconise en cas d’alternance en 2017. Car oui, elle estime que l’augmentation des salaires comme le fait d’« offrir des perspectives » aux fonctionnaires est « nécessaire », a souligné François Fillon ce mercredi matin sur RMC BFMTV, mais que cette augmentation ne peut se faire qu’avec une réduction des effectifs et une augmentation du temps de travail.

« Il faut augmenter le temps de travail des fonctionnaires, avoir une fonction publique de métiers, plus mobile. Bref, il faut une fonction publique plus ouverte et mieux payée » a insisté Eric Woerth, qui a rappelé l’objectif des Républicains - et de Nicolas Sarkozy - de supprimer de 300.000 à 350.000 postes de fonctionnaires sur le prochain quinquennat . En particulier dans les collectivités locales. François Fillon, lui, propose de passer aux 39 heures dans les fonctions publiques - ce qui représenterait selon lui une économique de 600.000 postes - et d’engager parallèlement des négociations sur les salaires.

Un discours sans doute payant auprès de l’électorat de droite. Encore faut-il qu’il soit convaincu que ses dirigeants iraient, cette fois-ci, vraiment aussi loin.

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