"Je suis stupéfait." Interrogé lundi 10 septembre par Le Monde sur la parution de Langue fantôme, suivi d'Eloge littéraire d'Anders Breivik (éd. P.-G. de Roux, 120 p., 16 euros), le dernier ouvrage de l'écrivain et éditeur Richard Millet consacré à l'auteur des tueries qui ont causé la mort de 77 personnes à Oslo et sur l'île d'Utoya en Norvège en juillet 2011, Jean-Marc Ayrault s'est dit "très choqué par cela".
"Vous allez me dire qu'on est dans une démocratie, qu'il y a la liberté de la presse, la liberté d'écriture, la liberté de création, mais je renvoie l'auteur et ceux qui ont fait sa publicité à leur responsabilité", a commenté le premier ministre à l'issue de l'inauguration du Mémorial du camp des Milles (Bouches-du-Rhône), au cours de laquelle il a annoncé la tenue dans les prochaines semaines d'un comité interministériel consacré à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme.
"J'AI TOUJOURS PEUR DE LA BANALISATION"
"Bien sûr que c'est peut-être pour provoquer un débat. Mais tout pays peut être touché par la folie meurtrière. (...) Moi je suis très choqué par cela, car le risque c'est de tout mettre sur le même plan. J'ai toujours peur de la banalisation, j'ai toujours peur d'une espèce d'esthétisme facile", a poursuivi Jean-Marc Ayrault.
La polémique grandit en France autour de la parution du livre de Richard Millet. Dans une tribune publiée dans Le Monde ce lundi, l'écrivain Annie Ernaux dénonce "un texte répugnant", "un acte politique à visée destructrice des valeurs qui fondent la démocratie française", "un pamphlet fasciste qui déshonore la littérature".
Lire : "Le pamphlet fasciste de Richard Millet déshonore la littérature", par Annie Ernaux
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